Le collectif des 451 (pour la constitution d’un groupe interprofessionnel d’actions et de réflexions autour des métiers du livre) a publié un Appel en septembre 2012. Depuis, les membres du collectif ont organisé de nombreux rassemblements publics autour de la marchandisation du livre, de la numérisation des pratiques de lecture et de la concentration des capitaux via internet.
En mai 2013, les 451 ont rencontré deux autres collectifs (d’éditeurs) à Madrid. Le premier s’appelle Contrabandos et rassemble une quinzaine d’éditeurs espagnols. Le second se nomme ODEI, Observatoire des éditeurs indépendants, et compte 79 maisons d’édition (la liste complète est disponible à la fin de ce texte).
En décembre 2012, l’ODEI publiait un Manifeste diffusé à plus de 5 000 exemplaires pour dénoncer la situation de crise des éditions indépendantes en Italie et le danger qui pèse actuellement sur la bibliodiversité. Comment une culture critique, ouverte et diversifiée peut-elle continuer d’exister quand deux ou trois grands groupes se partagent le pouvoir sur la production, la diffusion et la vente de livres en Italie, c’est la question que pose le collectif.
Loin d’en rester à une plainte d’intellectuels dépassés par le progrès et la finance, l’ODEI propose également, en guise de conclusion, neuf outils destinés à repenser la question du livre et plus largement de la culture, avec une perspective d’émancipation collective. Que l’on soit plus ou moins d’accord avec ces propositions, le Manifeste de l’ODEI donne à voir une réalité partagée avec l’Italie et permet de poser les bases d’une discussion en vue des Rencontres internationales sur les métiers du livre qui auront lieu à Rome au printemps 2014, à l’initiative des 451, de l’ODEI et de Contrabandos.
La traduction (réalisée par Claire Féasson et Damien Almar) du Manifeste en question est à lire et à télécharger sur Article 11, ici : ODEI Manifesto (traduction française).